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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Le pilier de l’Etat Mauritanien et la gouvernance d’Ould Ghazouani.


L’Etat Mauritanien est une entité juridico-politique reconnue comme un Etat souverain, dont l’orientation idéologique a pris les masques de la religion et de l’arabité, dès sa fondation en 1960. Cette reconnaissance de sa souveraineté internationale a été plus soutenue par des Etats africains que d’autres Etats auxquels les dirigeants de l’époque, ont voulu se rattacher par complexe du fait que la Mauritanie fait partie du continent africain. C’est par négation de la citoyenneté des populations noires que la République Islamique de Mauritanie a inauguré sa politique raciste, esclavagiste et tribale. C’est par le choix du processus d’exclusion et de mépris des populations noires, que la violence politique est devenue une méthode de gouvernance.

En effet, il n’est un secret pour personne que l’orientation idéologique exclusivement tribale a pris pour prétexte, l’identité arabisante pour rompre avec son appartenance géographique, culturelle, et historique au continent africain fermant ainsi les voies et les possibilités de construction d’une communauté nationale fondée sur l’égalité, la justice et la solidarité. Tout a été construit et édifié, politiquement et idéologiquement, pour ne pas promouvoir le vivre ensemble républicain entre les différentes composantes du pays. Ce qui était considéré comme une force a été érigé en obstacle pour faire barrage au brassage des différentes composantes socio-culturelles du pays.

Pour rompre l’équilibre entre les composantes constitutives de la diversité du pays, il fallait un choix politique d’exclusion, de rejet et de déni de citoyenneté des cadres majoritairement africains noirs.


Ce choix était flou, balbutiant, parce qu’au lendemain des indépendances, la présence des cadres africains noirs de toutes les composantes du pays était fort significative en nombre et par leur compétence, leur sens de la responsabilité et leur engagement dévoué pour le service public et l’intérêt général. Ce qui leur fut reproché comme un défaut et une forme de manque de prise en compte de leurs propres intérêts. Du point de vue de l’idéologie tribale, l’intérêt général et le service public sont des aberrations et un non sens. Le tribalisme ne croit qu’aux intérêts personnels de la tribu et du clan. Le tribalisme est anti étatique, hostile à l’intérêt général et au service public parce qu’il n’adhère guère aux valeurs républicaines et aux vertus du civisme et de la citoyenneté.

C’est ainsi que du régime d’Ould Daddah jusqu’à l’avènement d’Ould Haidalla, l’Etat mauritanien était plus ou moins stable dans la préservation d’un équilibre contraint par la rigueur et la compétence des cadres issus des populations noires qui étaient largement présents dans toutes les institutions comme responsables dans les différents services publics et les institutions de l’Etat.

Mais l’orientation idéologique, quant à leur marginalisation, en vue de leur éviction à tous les niveaux de la décision politique et du commandement, était en cours d’exécution, progressivement. La mise en application d’un projet politique fondé sur le racisme, l’esclavage et le déni de citoyenneté des populations noires était achevée, dans sa conception et était entrée dans sa phase de mise en pratique.

Sur ce plan d’Ould Daddah à Ould Ghazouani, la cohérence idéologique de ce projet politique n’a jamais perdu de sa vitalité, même s’il y a eu des tonalités spécifiques, des variations différentes, des atténuations, des aggravations et des mutations dévastatrices, en fonction des rapports de force et de la géopolitique du moment.


Mais c’est avec ténacité, cruauté, sans faillir, ni faiblir que ce processus s’est poursuivi avec les événements tragiques et innommables qui ont été orchestrés par le régime de Ould Taya à qui, il revenait d’achever le processus d’éradication radicale de la composante africaine noire, afin que la Mauritanie puisse enfin réaliser son rêve d’une Mauritanie homogène sans aucune coloration.

C’est ainsi que le régime d’Ould Taya a mobilisé toutes les institutions de l’Etat, les forces armées, de la Gendarmerie, de la police, de la Garde nationale, de la marine et les supports idéologiques de tous les bords pour que la machine à éradiquer les populations noires puisse accomplir sa mission.

Prétextant d’un complot d’officiers et de soldats issus de cette communauté africaine noire cible, Ould Taya entreprit un génocide jamais reconnu, encore moins nommé depuis 1989 jusqu’à aujourd’hui. Les victimes des massacres, des assassinats et des déportations dont les veuves, les orphelins et les rescapés sont toujours en attente pour que la lumière de la vérité et de la justice soit faite.

En lieu et place d’une décision politique de reconnaissance et de réparation, ce sont des manipulations mesquines, de division et de diversion qui sont constamment menées en sourdine pour troubler les victimes en leur faisant miroiter des compensations financières aussi ridicules que dérisoires. La preuve est faite que tous ces généraux au pouvoir et autres officiers tortionnaires et cadres de l’administration impliqués n’ont aucun souci à se faire de la souffrance des victimes, de leurs proches et, de façon générale, de toute la composante africaine noire.

Il ne sera pas superflu de répéter, de rappeler et de mettre l’accent sur l’indignité et la cruauté d’un système politique dont la seule finalité est de mettre sous tutelle les populations noires en les réduisant à la précarité, à la misère, à la souffrance, à la relégation par le déni de leur citoyenneté, par l’humiliation et la marginalisation définitive.
La phase actuelle du système d’Ould Ghazouani est de clôturer l’ultime étape de la radiation définitive des cadres issus de la composante africaine noire de tous les postes de l’administration centrale, des entreprises et sociétés d’Etat et du privé, des forces armées, de la Gendarmerie, de la police, de la Garde nationale. Aucun secteur ne doit laisser visible la présence des cadres et des agents issus des populations noires à des niveaux plus moins viables et importants dans la chaîne de prise de décision et de commandement.

En effet, Ould Ghazouani a pour mission de signifier à la composante africaine noire qu’elle n’a rien à attendre de l’Etat mauritanien, en termes de reconnaissance de son droit à la citoyenneté mauritanienne. Sa détermination et sa rage à radicaliser, avec des méthodes extrémistes, la négation de la citoyenneté des populations noires, sont sans ambiguïté. Il faut dire que Ould Ghazouani a émargé pour l’obscurantisme, l’impulsivité sans retenue et la démesure comme méthodes d’une radicalité à la vitesse TGV. Comme tous ses prédécesseurs, au nom du système et en son nom propre, il a des comptes à régler à la composante africaine noire.

De manière hautaine et méprisante, Ould Ghazouani n’exprime aucune empathie pour les victimes, les veuves, les orphelins et la communauté meurtrie et éplorée. Pour lui, les populations noires font partie du néant, sont inexistantes et n’ont droit à aucune visibilité. L’espace public mauritanien n’est en aucun cas le leur. Leur destin est de vivre dans l’errance et dans le mépris sans modération de la part de l’Etat mauritanien.

Dès lors la question qui se pose est la suivante : Comment à l’heure où tous les peuples se révoltent et surtout les jeunes, où est la jeunesse instruite, formée et tournée vers une société démocratique de la composante dominante et privilégiée ? Comment se fait-il que cette jeunesse et les cadres de cette communauté soient si aveugles, sourds et muets au point de ne pas se lever pour éviter à la Mauritanie, l’imminence d’un bouleversement chaotique ?

Il n’est pas possible que depuis 1960, qu’une seule composante continue à gouverner, à monopoliser le pouvoir et les ressources économiques dans une logique d’oppression, de domination, de déportation, d’extermination, d’expropriation des terres de la Vallée du Fleuve et de déni de citoyenneté des populations noires. A quand la fin du règne des Ould et de la gouvernance des nouveaux généraux autoproclamés, afin que s’ouvre une nouvelle ère pour l’ensemble du peuple mauritanien, opprimés comme oppresseurs, pour éviter à la Mauritanie de basculer dans la violence comme, il est de règle, dans tous les pays où la dictature sévit, davantage quand elle est doublée et du racisme et de l’esclavage qui sont des crimes contre l’humanité ?

Sur fond de racisme, d’esclavage, de tribalisme, non satisfait des conséquences innommables du génocide de 1989, Ould Ghazouani et son régime entendent perpétuer une politique de la terreur, de tyrannie et de précarisation continue à l’adresse des populations noires.

La mise en place de son gouvernement et des cadres de toutes les administrations centrales en constitue une illustration qui crève les yeux.

Le message d’Ould Ghazouani est sans appel : « nous ne céderons en rien et ne laisserons aucune possibilité à la composante noire d’exister dans la Mauritanie de notre choix, celle de son appartenance sans partage à une seule communauté, celle des tribus».

Ce message doit signer la déflagration de ce système par la résistance de la jeunesse mauritanienne, y compris, celle qui est privilégiée par le système et des tribus qui, en réalité, sans être inquiétées, ne sont pas toutes représentées dans le partage du pouvoir et des richesses.

Où sont les hommes et les femmes à visage humain de la composante dominante au nom de laquelle s’exerce ce pouvoir inhumain et criminel des généraux racistes, esclavagistes et tribalistes ?

Il faut dire que le tribalisme comme structuration d’une vision du monde a fait preuve de son incompétence notoire à créer un espace commun fédérateur et fondateur d’une communauté de destin politique pour toutes les composantes constitutives de la Mauritanie.

L’histoire de la Mauritanie est à élucider pour comprendre comment une communauté peut-elle être aussi féroce et haineuse contre des populations qui font partie de son histoire et de son destin.

En clair le tribalisme, par le sectarisme et le chauvinisme qui le caractérisent avait posé les jalons du fascisme et du totalitarisme. Toutes les idéologies meurtrières et barbares y trouvent leur sève nourricière. Le tribalisme est anti démocratique, anti progressiste et anti humaniste. Il est l’ancêtre de tous les systèmes qui reposent sur la haine de l’autre, l’hostilité contre toute forme de différence, parce que, tout en étant réfractaire à la diversité, le tribalisme est foncièrement identitaire sans avoir une identité.

Or, l’Etat mauritanien a pour socle idéologique le tribalisme comme fondement du racisme, de l’esclavage et du communautarisme tribal.

Le temps est venu de mettre fin à cette injustice raciste et esclavagiste qui a été l’option radicale du système politique d’Etat de la République Islamique de Mauritanie, seul Etat au monde, à pratiquer, à visage découvert, le racisme, l’esclavage et le tribalisme.


Hamdou Rabby Sy
Philosophe militant
des droits de l’homme.

Paris le 25 août 2024













Dimanche 25 Août 2024 - 18:32
Dimanche 25 Août 2024 - 23:49
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